Ma parenté m’interroge souvent vers la fin du mois de novembre : aurais-tu des suggestions pour un cadeau de Noël? Alors, j’entre dans un processus réflexif complexe. Je fais chauffer la bouilloire pour répondre à cette question. Plusieurs intrants propres à la personne doivent être considérés : le prix, le lieu d’achat, le format. Après ce fastidieux exercice d’algèbre linéaire, il y a bien, oui, peut-être, quelque chose dont je pensais me doter qui pourrait cadrer dans ces contraintes. Mais d’abord, s’il vous plait, je vous en prie, rien fabriqué par des enfants ou des esclaves économiques (e.g. tous les bidules électroniques). Rien qui ne risque de remplir un dépotoir d’ici un an. Rien qui n’encombre mon espace de vie plutôt restreint. Rien qui ne profite à des milliardaires. Rien qui ne pollue indument, par sa production, un écosystème ou l’air qu’on respire. Rien qui ne soit neuf, mais qui se trouve facilement usagé. Rien que je ne possède pas déjà (évidemment…).
« Ah ce qu’il est rushant! »
Et bien, ce que je trouve rushant, c’est tout ce jeu à somme nulle. Cette année, je vous dévoile en exclusivité, à vous chères lectrices, ma liste :
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- VIDE!
Ou plutôt, rien qui ne se mette sous le sapin. Rien qui n’accroisse ma relation tendue avec un mode de vie consumériste et écocidaire.
Une activité, un souper, un peu de temps partagé, une salutation impromptue ou un appel. Un encouragement. Un coup de main pour quelque chose, puis un café. Je suis déjà bien (trop) pourvu en objets, merci, et je n’ai aucune envie d’afficher une gratitude feinte pour éviter de froisser.
Écrivez-moi si vous vous reconnaissez!
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