Les Pas-si-Grandes-Entrevues

Hugo Boulanger, responsable des communications, de la mobilisation et de la gestion interne

 

Invitée: Elisabeth Grenier (Technologie d’analyses biomédicales)

 

HB: Allo Elisabeth!  Je suis très honoré de recevoir une de mes collègues enseignantes de mon département, c’est excitant tu ne trouves pas?

 

EG: Bin là, t’es à mon bureau… C’est plus moi qui te reçois non?

 

HB: Je sais, je sais… Mais j’aime avoir l’air constant et cohérent dans le cadre de cet exercice littéraire. Joue le jeu, veux-tu?

 

[Moue dubitative de la part d’Élisabeth suivie d’un roulement de yeux ostentatoire]

 

EG: *soupir* Oh oui, j’ai beaucoup de difficultés à contenir ma joie. Ça doit être ça ou la perspective de pouvoir prendre une pause de correction…

 

HB: Rassure-toi, on va faire ça vite afin que tu puisses retourner à tes examens chéris.

 

EG: yay…

 

HB: Bon allons-y. Elisabeth, peux-tu nous en dire plus sur le métier que tu pratiques en parallèle de l’enseignement? C’est quoi une technologiste médicale au juste?

 

EG: Pour faire simple, je dirais que c’est une personne qui effectue les analyses qui permettent l’établissement d’un diagnostic suite aux examens prescrits par le médecin traitant. Il y a différents secteurs : biochimie, hématologie, microbiologie, histopathologie, médecine transfusionnelle et les prélèvements. Généralement, on se spécialise dans un secteur particulier mais depuis la pénurie de main d'œuvre, on demande une plus grande polyvalence des technologistes médicaux. On doit pouvoir combiner les travaux de plusieurs secteurs avec l’assistance d’un nombre croissant d’automates. Les laboratoires sont actuellement réorganisés et on décloisonne de plus en plus les spécialités.

 

HB: C’tu vrai que vous jouez tout le temps dans les fluides corporels et autres choses peu ragoutantes?

 

EG: Hahaha ça dépend toujours du secteur! C’est sûr qu’en microbiologie, on peut en voir de toutes les couleurs (littéralement). Ça peut être assez hard core, coeurs sensibles s’abstenir!! Mais, dans les autres secteurs, c’est un peu moins pire selon moi. Je suis spécialisée en hématologie (étude des éléments composés du sang), on ne voit pas trop d’affaires dégueulasses. Mais entre nous, c’est pas tout le temps la couleur le pire, c’est l’odeur…

 

HB: Ouh là là… Tu me donnes ton top 3 des affaires les plus dégeuses que tu as affrontées?

 

EG: J’ai déjà eu à travailler avec du pus, verdâtre dégueulasse, tellement épais que je ne pouvais même pas le pipetter. Juste avant le dîner en plus. J’étais contente de ne pas manger de la crème de poireaux ce midi-là mettons. Je dirais que certains prélèvements d’urine peuvent être particulièrement dégoûtants, spécialement les spécimens recueillis sur une période de 24 heures. Ils sont particulièrement… odorants. Sinon y’a la détection de sang dans les selles qui peut être assez saisissante pour un non-initié.

 

HB: Bon, passons aux choses non sérieuses et assurément plus appétissantes! Si tu pouvais être un personnage de dessin animé, ce serait lequel (ça pourrait être méchant en passant)?

 

EG: Je dirais Vera dans scooby-doo. Elle paraît studieuse, elle traîne un livre pis toute, mais elle en a dedans!!

HB: Ah… Vera… Un de mes premiers amours à vrai dire. Évitons les malaises et restons-en là veux-tu? Alors, selon toi, quelle est la compétence la plus inutile que tu maîtrises à la perfection?

 

EG: Euh… Je maîtrise beaucoup de compétences très utiles tu sauras. Mais je dirais que j’aime beaucoup faire des casse-têtes… Ça sert à pas grand chose, mais ça me permet de me casser la tête autrement. Confidence, je me suis acheté un calendrier de l’Avent avec un ‘tit casse-tête à faire tous les jours!

 

HB: Oh wow, tu niaises pas avec le cassage de tête toi-là! Heille, on jasait de correction tout à l’heure, c’est quoi ton secret pour survivre à une journée complète de ce dur labeur (oui ça rime et oui, j’ai fait exprès)?

 

EG: Oh, ça arrive assez souvent! C’est une technique qui exige une certaine méthode. Ça prend de l’organisation pour rester concentrée tout une journée… J’ai tendance à décomposer les évaluations, c’est plus motivant. Je corrige par exemple l’ensemble des pages 1 de toutes mes copies. Une fois terminé, je prends une petite pause, j’ouvre la fenêtre même s’il fait froid, histoire de s’oxygéner un peu. Je passe ensuite à une autre page et ainsi de suite.

 

HB: Très logique. Je t’avouerais que j’avais tendance à faire de même puis finalement donner 82 % à tout le monde quand je me tannais. Mais chuuuut, c’est juste entre nous et les milliers de lecteurs/lectrices de La Riposte ok? Continuons, si je me fie aux (très vieilles) photos de finissants qui parsèment nos laboratoires du D-400, tu as étudié dans le programme TAB du Cégep de Rimouski. Serais-tu originaire de la région à tout hasard?

 

EG: Heille, sont pas si vieilles que ça ces photos! Je ne suis pas native de Rimouski mais de Newport en Gaspésie (pas celui de la Californie malheureusement!!).

 

HB: Voilà qui explique toute cette belle intelligence!! Dis-moi, Élisabeth, si ton bureau pouvait parler, que dirait-il de toi à part le fait que vous passiez beaucoup trop de temps ensemble?

[Elisabeth regarde son bureau et les piles de documents épars qu’il contient]

 

EG: Ayoye un peu de ménage ne ferait pas de tort!! J’ai beaucoup de choses et de livres comme tu peux le constater… Mais ça ne m’empêchera pas d’ajouter un pédalier histoire de rester active pendant que je travaille!

 

HB: Je t’aurais plutôt proposé d’ajouter une cave ou un garage, mais pourquoi pas un pédalier, han? Parlant de choses, quel est l’objet la plus étrange que tu as dans ton sac ou ton bureau en ce moment? Pas le droit de dire un pédalier, tu l’as pas encore.

 

EG: J’avais pas mal de gogosses anti-stress avec une thématique Halloween dernièrement. J’avais des coeurs, des cerveaux pis toute. J’ai même une collègue qui a failli en confondre une avec un muffin. Heureusement, j’étais là pour éviter qu’elle le mange…

 

HB: Bin oui, une chance! Un cœur, un muffin, c’est pareil quand on y pense…

 

[silence malaisant]

 

HB: Heille fais-tu des sauts toi à cause du timbre sonore quand des messages sont diffusés à l’intercom?

 

EG: Non, j’ai jamais entendu ça!  Pourquoi?

 

HB: Ah, pour rien. J’étais juste curieux. Aucun remplissage ici. Non, non, non. Mais bon, puisque tu insistes avec véhémence, quelle mélodie on devrait placer à la place de l’espèce de klaxon émanant des enfers utilisé en ce moment?

 

EG: Dur à dire… mais sûrement quelque chose de plus zen… Selon ta description en tout cas.

HB: Tsé juste un ding dong doung me semble ça serait pas pire. Passons. Admettons que je voudrais te créer un slogan publicitaire tsé un genre de leitmotiv spécifique à ta personne, ce serait quoi? 

 

EG: Euh…j’suis pas speedée, j’suis passionnée! Les étudiants pensent souvent que je suis sur la grosse caféine (ou la poudre que sais-je?), mais il n’en est rien. Je suis simplement difficile à arrêter quand j’aborde un sujet qui me passionne!!

 

HB: Oh là là, ce serait surprenant tout de même, j’veux dire d’être sur la… caféine. On est déjà à la fin… Je vais donc maintenant te poser ma question classique: as-tu un hobby spécial toi? Spécial j’ai dit. La barre est haute.

 

EG: Des passe-temps de nature créative je dirais. Je travaille aussi dans l’événementiel sur une base personnelle. J’aide à organiser des événements spéciaux: shower, baptême, mariage pour mes proches. Je crée aussi de petits objets comme ce porte-clé.

 

[Elisabeth agite vigoureusement un petit porte-clé en forme de poche de sang miniature, genre d’affaire qui aurait fait capoter Émilie-Maude]

 

HB: Non mais, c’est donc bin mignon! En tout cas, aussi mignon que puisse être une poche de sang là là! Un gros merci à toi Elisabeth de t’être prêtée au jeu et j’espère que tout se passera bien avec ta nouvelle gloire!!

 

EG: Haha espérons-le!

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