Les travailleuses des CPE mènent depuis plusieurs mois une lutte de première importance en lien avec leurs conditions de travail et, par le fait même, l’avenir du système d’éducation au Québec. Encore cette semaine (14 avril), les travailleuses de 11 CPE du Bas-Saint-Laurent exerceront leur droit de grève pendant trois jours. Elles exercent l’une des professions les plus importantes qui soient, et se retrouvent pourtant au bas de la rémunération des employé·es des services publics. Pourquoi rémunérer du travail à sa juste valeur lorsqu’on peut exploiter davantage ces femmes en s’appuyant sur leur dévouement et leur conscience sociale?
Isolées du reste du mouvement ouvrier, ces travailleuses n’ont malheureusement que très peu de pouvoir social… et c’est pourtant bien leur réalité depuis le début de leurs négociations. En effet, il est lamentable que les directions des grandes centrales syndicales n’aient pas levé le petit doigt pour mobiliser les plus larges couches possibles d’ouvriers et d’ouvrières syndiqué·es en soutien aux éducatrices. C’est d’autant plus lamentable puisque si la lutte des éducatrices achoppe en ce moment, c’est parce que le gouvernement peut se servir du résultat pathétique de notre dernière lutte dans le secteur public pour justifier son offre minable de 17,4 % d’augmentation de salaire sur 5 ans aux éducatrices.
L’inaction des bureaucrates syndicaux au-dessus de nous ne devrait pas nous empêcher de nous mobiliser localement pour appuyer ces travailleuses en lutte. Je pense que les deux propositions suivantes seraient un bon point de départ et tout à fait à la portée de notre capacité d’action collective.
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Que le SEECR fasse parvenir une contribution financière significative au fond de grève des travailleuses de CPE de la région.
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Que le SEECR contacte les autres syndicats des travailleuses et travailleurs du milieu de l’éducation (CPE, écoles primaires, écoles secondaires et université) de la région pour envisager la tenue d’une journée d’action, et potentiellement de débrayage, en soutien avec les travailleuses des CPE.
NDLR : Ces propositions ont été traitées à l’Assemblée générale du SEECR le 22 avril 2025. Il a été voté qu’une contribution financière de 500 $ sera versée au regroupement de la FSSS-CSN. Ce dernier a été contacté et a reçu favorablement notre offre; il envisageait d’ailleurs de nous solliciter en cas de déclenchement d’une grève générale illimitée. Le conflit a toutefois été résolu le 6 mai dernier sans avoir à faire appel à cet ultime recours, rendant ainsi notre offre caduque.