Je ne sais plus qui disait ça. Rocky, peut-être? Dans le 3 ou le 4, je penserais. Ou bien Jean-Pierre Ferland? Yohan Proulx quand il regarde le projet de répartition des ressources 24-25? Un étudiant qui en arrache d’avoir à conjuguer un cours de philo avec son stage et les travaux qui viennent avec, un boulot les soirs et les fins de semaine plus un semblant de vie sociale? Les membres de notre comité de négociation sectoriel qui se bute encore et encore à un CPNC apathique dans l’espoir d’ENFIN signer notre convention collective? Qu’importe. 

J’écris ce texte à 5 h un lundi matin, pour respecter la date de tombée. Semaine 13, pour camper l’énergie qui m’habite (ou qui, justement, ne m’habite pas tant que ça). Prune, bébé chat qui n’a pas encore lu le mémo l’informant qu’il n’est pas un puma, m’attaque le mollet pour me faire comprendre que je devrais plutôt jouer avec lui. La fenêtre est entrouverte, et je peux entendre les - maudits - corbeaux, aussi réveillés, qui me tiendront compagnie tout l’été. Mes projets de vacances sont quasi fignolés, mes examens sont prêts et j’espère que mes étudiants le sont tout autant. Le reste déboulera rapidement et, sans trop m’en rendre compte, je ferai le tour des cadres de portes des collègues pour souhaiter du soleil, du repos, un peu de visite, mais pas trop. 

C’est la dernière Riposte de l’année, quand même. Je me demande souvent c’qui s’est passé entre septembre et maintenant pour que ça paraisse si court, une année scolaire. Mais si je commence à décortiquer les semaines, les mois, les copies corrigées, les moments clés… Si je repense aux personnes étudiantes qui sont passées dans mes classes, aux départementales, aux dossiers syndicaux qui nous ont mis au défi, à la quantité d’AG, aux négos qui s’étirent… Bref, nous sommes bel et bien en mai, et je n’ai pas trop envie de m’en plaindre. 

Ce qu’il nous reste sur la table syndicale : une Assemblée générale annuelle, le 4 juin prochain. L’occasion de dresser le bilan des comités, de ce que nous avons réalisé et de ce qu’il reste à faire. Un moment d’échange autour de nos préoccupations, de nos conditions de travail, de nos enjeux et des questions syndicales que nous porterons l’an prochain. L’occasion de remplir les comités pour assurer une vigie, pour s’investir dans les pratiques locales, pour jouer au chien de garde, pour s’engager dans l’action, pour avoir un œil sur la grande machine, sur son intérieur parfois sclérosé et un peu plus bric-à-brac qu’on le souhaiterait.  

Il y a, dans notre vie syndicale locale, suffisamment d’enjeux et de défis pour nous faire oublier par moments que la convention collective n’est toujours pas signée. Que nos augmentations de salaire rétroactives, même si elles sont déjà débloquées et prêtes à nous être envoyées, ne le seront qu’une fois les textes signés par les deux parties. Selon les légendes, ça pourrait se faire d’ici les vacances OU d’ici Noël. Depuis le constat de l’entente de principe intervenue entre l'Alliance des syndicats de professeures et professeurs de cégep (ASPPC) et le Comité patronal de négociation des collèges (CPNC), le comité de négociation de l’Alliance travaille avec diligence pour nous permettre de partir en vacances l’esprit libéré. Le 7 mai dernier, une proposition syndicale incluant l’ensemble des textes revus et corrigés a été envoyée à la partie patronale et nous sommes en attente d’un retour, que l’on souhaite rapide et affirmatif. Ce qui nous empêche de dire qu’on a fini d’finir, mis à part quelques détails relativement faciles à négocier, ce sont nos collègues du CFMU qui n’ont toujours pas obtenu d’entente de principe quant aux spécificités de leurs conditions de travail. La signature de notre convention est tributaire de cette entente, mais notre comité de négo a de la difficulté à obtenir des dates de rencontre et des retours patronaux. Il est d’ailleurs toujours possible qu’une mobilisation solidaire se déploie prochainement pour mettre un point final à cette ronde de négo qui s’éternise inutilement. 

Je termine en remerciant personnellement Julie, Yohan et Olivier qui terminent leurs mandats respectifs au sein du comité de coordination syndicale. Leur dévouement, leur vigilance et leur rigueur auront sauvé bien des meubles dans les dernières années. 

Et un peu comme la dernière année scolaire, assurément que l’été passera trop vite. Profitez-en.