Le sujet revient continuellement depuis l’année dernière et se traite trop souvent de la même façon : les avancées autour de la négociation de notre prochaine convention collective sont mineures, la partie patronale fait plus souvent qu’autrement la sourde oreille aux enjeux exprimés par nos représentants, mais semble avoir en tête un plan bien défini pour organiser le milieu collégial autour de la formation à distance via l’éclatement du modèle collégial. En ce début de session d’automne, force est de constater que si nous souhaitons avoir un contrat de travail qui tient compte de nos priorités et de nos besoins d’ici la fin de l’année scolaire, l’intensification des moyens de pression devrait donner un nouveau rythme aux pourparlers stagnants de la table sectorielle. En coulisse ça jase grève, boycottage d’instances et autres actions de visibilité. D’autant plus que le CPNC affirme avoir (finalement) reçu les mandats nécessaires pour entamer de véritables échanges, notre mobilisation pourrait permettre de voir de réels progrès dans les discussions entourant nos différentes demandes.
D’ailleurs, nos demandes s’articulent toujours autour des mêmes préoccupations : baliser la formation à distance, déconstruire les structures organisationnelles favorisant la précarité au détriment de l’insertion socioprofessionnelle, revoir la tâche enseignante pour prendre en considération les nouvelles réalités, valoriser le modèle collégial en tant qu’outil de développement régional grâce à ses programmes diversifiés et revoir la rémunération en fonction de l’inflation.
Notre cahier initial met de l’avant 129 demandes. Et parce que le concept de négociation sous-entend évidemment des compromis et parce que malheureusement toutes les guerres ne peuvent être gagnées, le comité de négociation invite les cégeps à se pencher sur un exercice de priorisation. Le 12 septembre prochain, votre participation à notre assemblée générale est nécessaire pour aider à hiérarchiser les demandes : le comité de négo, bien placé pour évaluer le pouls de la partie patronale, nous oriente vers des éléments sur lesquels lâcher prise afin d’investir le temps de table là où ça peut réellement compter, là où des gains significatifs sont à portée de mains. Ce ne sera pas un exercice facile, mais ce sera un exercice indispensable.
Rappelons également que ce sont des négos historiques : les quatre grandes centrales syndicales du Québec (CSQ, CSN, FTQ, APTS) ont fait le choix stratégique d’unir leurs forces en front commun pour négocier avec le gouvernement Legault le renouvellement des conventions collectives de l’ensemble du secteur public. Nous représentons plus de 420 000 travailleurs qui espèrent que le gouvernement revoit ses priorités, sa vision des services publics et la place qu’ils ont au cœur de nos sociétés. Soyez à l'affût des prochaines communications du SEECR : des appels à l’action, des suivis importants sur le calendrier de négo et un potentiel mandat de grève viendront au cours des prochaines semaines. Un coup de barre est nécessaire pour améliorer significativement les conditions de travail et d’enseignement. Si les offres gouvernementales continuent de ne pas être à la hauteur des défis rencontrés par nos membres sur le terrain, nous devrons nous préparer à un automne chaud. Ça tombe presque bien, après l’été qu’on a eu.