Rimouski, le 13 décembre 2022 – Le Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Rimouski (SEECR) a récemment été informé que la sous-embauche accumulée du personnel enseignant du Cégep de Rimouski avait atteint 14.129 équivalents temps complet (ETC) en date du 30 juin 2022. Le SEECR dénonce que la sous-embauche soit devenue un problème chronique au Cégep de Rimouski, problème perpétué par une mauvaise gestion, année après année, des ressources enseignantes qui nous sont allouées par le ministère de l’Enseignement supérieur.
Des conséquences bien réelles
Concrètement, une sous-embauche accumulée de 14 ETC signifie qu’on a privé le personnel enseignant d’un total de 14 temps complets au cours des dernières années. Ce sont donc des enseignantes et des enseignants qui n’ont pas travaillé, alors qu’il y aurait eu de la tâche pour eux. « Cette situation crée aussi un effet domino puisque des postes auraient sans doute pu ouvrir dans certains départements, permettant ainsi à des précaires d’accéder à la permanence. D’autres enseignants, devant une tâche insuffisante ou carrément absente, ont choisi de partir travailler ailleurs. C’est une perte d’expertise et de personnel que le cégep ne peut se permettre, surtout en contexte de pénurie de main-d’œuvre », déclare Philippe de Carufel, responsable de la coordination et des pratiques syndicales au SEECR.
Des profs à bout de souffle
Une sous-embauche telle que nous la connaissons actuellement, c’est aussi des classes inutilement bondées, des piles de correction qui s’accumulent et des enseignantes et des enseignants qui ont moins de temps pour accompagner convenablement leurs élèves et pour soutenir leur réussite. Lorsque les profs sont surchargés, c’est toute la communauté étudiante qui est affectée.
Dans ce contexte où on demande aux profs d’accomplir le même travail avec moins de ressources enseignantes, le Syndicat s’inquiète de la santé et de l’intégrité psychologique de ses membres. Cette surcharge de travail, répartie sur les épaules de l’ensemble du personnel enseignant, engendre de la fatigue, du stress et même de l’épuisement. « Pour survivre, plusieurs se tournent vers le Programme volontaire de réduction du temps de travail (PVRTT) afin d’obtenir une tâche allégée, tout en sachant qu’ils verront leur salaire amputé. Pourtant, malgré ce sacrifice, ces enseignantes et ces enseignants se retrouvent souvent contraints à travailler tout autant, mais sans la paie qui devrait venir avec ! », ajoute Audrey Thériault, responsable des communications, de la mobilisation et de la gestion interne au SEECR.
Le Syndicat dénonce que nous en soyons arrivés là ; une sous-embauche accumulée aussi importante explique la fatigue et le stress omniprésents qui affligent le corps enseignant du Cégep de Rimouski depuis des années. « On va profiter du temps des Fêtes pour se reposer, car on sait que le trimestre d'hiver sera encore difficile et exigeant », conclut Philippe De Carufel, responsable de la coordination et des pratiques syndicales au SEECR.