La formation PHARE (and away)

Le département de philosophie du Cégep de Rimouski

 

Le mercredi 21 septembre dernier, le SQEP a envoyé à tous un message de rappel concernant l’obligation de suivre la formation PHARE en spécifiant à nouveau que celles et ceux qui ne l’auraient pas suivie, d’ici le 14 octobre, seraient contactés personnellement. Or, en envoyant ce rappel à tout le monde au lieu de l’envoyer seulement aux personnes concernées, il y a, à notre sens, une erreur de communication : bien choisir son ou ses destinataires est essentiel dans les communications.

De plus, sur le plan stratégique, c’était aussi, à notre avis, une erreur. D’abord parce que, si l’on en croit l’avertissement qui est exprimé dans ce message, le SQEP avait bel et bien les moyens de vérifier qui avait, à ce jour, suivi cette formation. Ajoutons à cela que, lorsqu’on rend obligatoire une formation de trois heures, on a la responsabilité de s’assurer qu’elle est pertinente et qu’elle atteint réellement l’objectif que l’on poursuit, sans quoi, on risque de donner l’impression ou bien que l’on improvise ou bien que l’on sert d’autres causes. Or, il s’avère que cette formation est de bien piètre qualité, les vidéos sont inutilement longues, truffées de lieux communs et de formules convenues, sans compter que les questions à choix multiples sont souvent infantilisantes. C’est pourquoi l’impression que l’on cherchait davantage à cocher une case dans une entreprise de reddition de compte auprès de la Fédération des cégeps qu’à travailler ensemble à mettre en place une réelle culture de la civilité au cégep de Rimouski s’est peu à peu confirmée.

S’est aussi imposée à notre esprit l’idée que cette obligation envoyait implicitement ce double message : 1) nous avions réellement besoin d’être éduqués à la civilité et 2) un climat de travail sain relève de notre responsabilité individuelle. Pourtant, mettre en place une culture de la civilité ne peut ni se faire seul ni faire l’économie du dialogue et du respect mutuel entre personnes considérées de bonne foi. Cela exige aussi de la part du SQEP des gestes concrets ayant une incidence positive sur le climat de travail des enseignantes et des enseignants. Malheureusement, cette formation PHARE n’est pas à la hauteur de ces exigences. Sans compter que le moyen de contrôle que s’est donné le SQEP constitue un frein au dialogue et contribue à isoler les gens bien plus qu’à les réunir. Or, il nous apparaît contradictoire d’obliger les gens à suivre une formation sur le vivre-ensemble et le climat de travail de manière aussi atomisée et impersonnelle.

Au final, ces trois heures de formation ont confirmé l’impression que nous participions, malgré nous, à une démarche de reddition de compte bien éloignée de nos préoccupations et de notre réalité, et que ce temps, rivés à nos écrans, aurait sans doute été mieux utilisé à travailler, ensemble et plus concrètement, à faire du Cégep de Rimouski un lieu de travail sain et empreint de civilité. Ce que nous aurions souhaité et que nous souhaiterions pour l’avenir, c’est que le SQEP nous considère comme des interlocuteurs privilégiés — des personnes en mesure de contribuer à la réflexion et au développement d’une réelle culture de la civilité — et non comme de bons élèves dociles suivant une formation obligatoire qui, dans sa forme, a raté sa cible.