Une élection est un passage obligé dans le temps, qui force les acteurs de la société (de consommation), dont nous sommes, à quitter notre mode de vie quotidien pour nous mettre en situation « d’observation » des forces politiques qui souhaitent nous diriger, et surtout, de leurs représentants qui aspirent à la fonction de député.
Ces forces, tous partis confondus, cherchent à nous proposer une vision de la gouvernance, de l’intendance de l’État : celle qu’ils jugent la meilleure. Leur approche, leur engagement et leur stratégie, avec des variantes qui relèvent parfois de l’acrobatie, sont autant de sujets qui animent les conversations entre collègues au lavabo des toilettes.
« Deux Maxime Bernier! »
Les crédos et les phrases clés des candidats sont répétés, répétés, répétés, l’argumentum ad nauseam, etce mécanisme de suggestion, digne du meilleur spectacle de Messmer, impose une réalité qui devient nôtre.
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Bon, je constate, avec un peu de désarroi, que mon entrée en matière (sarcastique) sur la période électorale relève d’une approche fataliste de la chose politique et, bien qu’elle soit assez réaliste, je n’aime pas ça.
Plus précisément, c’est cette attitude ou cette compréhension selon laquelle on ne peut (que très peu…) modifier le cours des choses qui se passent autour de nous qui m’irrite parfois.
Je vous le concède, la politique actuelle n’est pas très emballante, il est difficile de trouver de l’excitation, de la motivation ou de l’espoir dans les projets (de société?) que nous présente la classe politique actuelle. Toutefois, je ne pense pas que nous ayons intérêt à nous livrer passivement aux événements, car si la manière d’opérer l’État par ceux qui nous gouvernent est très peu réjouissante, les enjeux en présence eux, méritent notre pleine attention.
À ma première année de l’école secondaire, j’aimais bien lire une série de bouquins dans la collection « Livres dont vous êtes le héros », je ne sais pas si cela existe encore… Bien que ce n’était pas de la grande littérature, ça m’a donné le goût de lire, entre autres, mais aussi d’influencer le cours des choses.
Pour ceux qui ne connaissent pas cette série, la lectrice ou le lecteur (le héros) de ce livre interactif prend des décisions qui influencent le cours de l’histoire et, conséquemment, son dénouement. Plusieurs réalités cohabitent dans le même bouquin, des finalités diverses avec plus ou moins d’envergure et de gloire…
J’y reviendrai.
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Retour à la case départ. Une période électorale est un moment privilégié qui nous permet d’approfondir notre réflexion à propos des valeurs que nous souhaitons voir porter par les gens qui nous représentent.Il faut profiter de cette période pour faire connaitre nos priorités, poser les questions qui méritent des réponses et déterminer, par notre vote, le porteur de nos aspirations.
Parenthèse : On utilise souvent le verbe « diriger », mais c’est une erreur. En démocratie, il faut utiliser le verbe « représenter ». Sur une note plus personnelle, je ne trouve pas que l’emploi du verbe « diriger » est approprié. On l’oublie souvent : les élus sont à notre service. Il faut dire que les mécanismes de démocratie participative nous permettant de « diriger » nos élus entre les campagnes sont plutôt absents au Québec et au Canada. C’est aussi l’une des causes du désintérêt et du cynisme face à la politique. On pourrait en débattre.
Bref, nous devons jouer un rôle plus actif (et je m’inclus) dans cette mobilisation nécessaire entourant les campagnes électorales pour qu’il y ait une prise de conscience du rôle attendu des citoyens en démocratie, soit celui de dicter le programme politique à celles et ceux qui deviendront nos représentants.
Une anecdote pas très drôle. Savez-vous que, dans la présente campagne, c’est moins de 1 % de la population qui prendra le temps de lire quelques paragraphes (disons un chapitre) de la plate-forme électorale d’un parti politique? Les plates-formes électorales sont pourtant les références suprêmes sur lesquelles les personnes élues se basent pour prendre leurs décisions et voter (en votre nom) à la Chambre des communes ou à l’Assemblée nationale…
Sur quoi se base-t-on alors pour voter? En général, ce sont : les déclarations des candidates et des candidats; ce qui est dit de la campagne aux nouvelles nationales et régionales (les analyses); et les débats des chefs et ceux tenus dans les circonscriptions qui guident les citoyennes et les citoyens dans leur choix, dit « éclairé ».
Ah oui, j’oubliais : les sondages influencent grandement la frange de la population n’ayant aucune idée pour qui elle doit voter. Elle choisit, majoritairement, le parti en avance dans les intentions de vote. Qui veut perdre ses élections? Franchement, à quand l’interdiction des sondages pendant une campagne électorale?
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Une élection dont vous êtes le héros
Voilà, j’y reviens.
Nous sommes responsables. Nous méritons les élues et les élus que nous avons. Nous avons une emprise sur le monde dans lequel nous vivons, et bien qu’il ne change souvent pas suffisamment rapidement à notre goût, c’est le nôtre. Posons des questions, discutons des idées (pas juste au lavabo des toilettes, bien que j’aime ça) et choisissons l’avenir que nous méritons.
Il y aura ainsi une belle occasion d’entendre les candidates et les candidats dans la circonscription Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques lors d’un débat qui se tiendra à la salle Georges-Beaulieu du Cégep de Rimouski le mardi 1er octobre 2019 à 16 h. Des micros (dont un réservé aux étudiantes et aux étudiants) seront disposés dans la salle pour vous permettre de poser vos questions à la candidate ou au candidat de votre choix. Nous espérons que leurs réponses vous éclaireront sur le choix à faire.