Dans son dernier article, Étienne annonçait une série d’entrevues. Voici la première.
Entrevue avec William Duclos, professeur au Cégep de Matane
Bonjour William. En quoi enseignes-tu au Cégep de Matane?
J’enseigne au Cégep de Matane depuis 2014 en Technique de l’électronique industrielle. J’occupe aussi le poste de deuxième vice-président à l’application de la convention collective du SEECM (Syndicat du personnel enseignant au Cégep de Matane) depuis presque 2 ans.
William, peux-tu nous expliquer pourquoi, au Cégep de Matane, vous avez fait le choix des outils Microsoft et de la Suite Office 365 au lieu de choisir la Suite Google?
À Matane, notre principal objectif est la préparation de nos élèves à la réalité du marché du travail qui est massivement en environnement Microsoft. C’est pourquoi les autorités du collège font l’achat de toutes les licences Microsoft nécessaires, pour que les étudiants et les enseignants puissent ensuite installer Office 365 sur leur ordinateur personnel. S’y ajoute le fait qu’on ne cherche pas à faire l'économie de bouts de chandelle, car nous considérons que toute utilisation de logiciels libres implique un alourdissement de la tâche des enseignants. Chez nous, à la Commission scolaire des Monts et Marées, les autorités sont revenues à Office après avoir passé plusieurs années avec Libre Office. Les profs passaient un temps fou à remettre en forme leur matériel pédagogique. Ils n'en pouvaient plus. C’est en priorité ce que nous voulons éviter pour nos profs du cégep.
Au Cégep de Matane, éviter la complexification informatique de l'environnement de travail fait-il partie des préoccupations de la communauté?
Elle en fait certainement partie. On le sait, et de plus en plus d’études le prouvent, l’hyperconnexion, le stress, la fatigue et la souffrance au travail ne font pas bon ménage. Les enseignant.es ne sont pas à l’abri de l’épuisement professionnel. Le nombre d'arrêts de travail reliés à la santé mentale est en forte progression au Cégep de Matane et la Direction a décidé de mettre en place un Comité de santé mieux-être. Nous y parlons entre autres des risques psychosociaux, dont le lien entre l’environnement structurel (conditions matérielles), l’organisation du travail et la charge de stress professionnel susceptible d’affecter le capital santé des collègues.
En terminant, si j’avais une recommandation à faire, où que vous soyez, mettez l’accent sur la prévention et n’attendez pas d’être submergés par ce type de problème avant de réagir.