Mais que sont nos Chromebooks devenus ?

Étienne Lemieux, Enseignant de philosophie à l’IMQ, injustement taxé de « réfractaire au changement » il n’y a pas si longtemps

Dans une vie antérieure (pré-Covid, soit les 25 janvier, 8 mars et 30 octobre 2018), j’ai eu l’occasion d’écrire dans La Riposte à propos de certaines orientations de développement du Service des technologies de l’information (STI) du Collège.  Parmi les constats qui ressortaient alors, il y avait celui de l’absence de consultation réelle, sérieuse, des membres du personnel quant à l’environnement informatique de travail qu’ils souhaitaient.  Pensons à l’implantation de la Suite Google, à l’époque.  C’est un peu ce qui se passe actuellement avec la migration d’ordinateurs fixes des enseignants vers des ordinateurs portables entreprise par le STI du Collège.  

Au chapitre des orientations douteuses s’ajoute l’épisode des Chromebooks.  En effet, le STI du Collège a acheté pour plusieurs dizaines de milliers de dollars de ces appareils, pendant la parenthèse Suite Google, afin de répandre l’usage d’un environnement informatique. Or, ironie du sort, le Collège est maintenant légalement tenu de quitter cet environnement afin de se conformer à des exigences gouvernementales liées à la cybersécurité.  Combien cela a-t-il coûté ?   60 000 $ ? 70 000 $ ? Plus encore ? À quand un brave pour demander des comptes en vertu de la Loi d’accès à l’information ?  

Au cégep, des achats en grand nombre de ces appareils ont été effectués, notamment pour offrir un petit « joujou » à plusieurs élèves de programmes à faible effectif. Du côté de l’IMQ, afin de répandre l’usage des outils Google et d’harmoniser les pratiques de gestion avec celles du cégep, il a été décidé de doter de Chromebooks le personnel de direction ainsi que les coordonnateurs des départements alors qu’aucun besoin à cet effet n’avait été exprimé du côté du personnel.  

Les gens ignorent souvent à propos des Chromebooks que ce sont des micro-ordinateurs dont l’obsolescence est programmée. En effet, à une date précise, selon le modèle, soit un an et demi à deux ans après l’achat, l’infonuagique Google arrête définitivement de supporter l’ordinateur.  

On a aussi régulièrement entendu dire que cette obsolescence programmée était en partie compensée par le fait que ce sont des portables qui coûtent beaucoup moins cher qu’un PC pour les services qu’ils rendent.  Toutefois, pour qu’ils aient une capacité de fonctionnement acceptable dans un cégep, il faut commander des modèles dont le prix est équivalent à celui d’un bon PC de base, soit 600 à 700 $ l’unité. En dépit de cela, il y a quelques années, nos responsables informatiques du collège ont plutôt fait le choix très questionnable de l’obsolescence programmée Google au détriment de bons vieux PC de base avec environnement Microsoft, une technologie plus efficace et plus durable dont la fin de la vie n’est pas programmée.  

Maintenant, comment s’assurer que l’histoire n’oublie pas cette dépense considérable de fonds publics faite par quelques esprits « visionnaires » du collège ? Mais aussi, préoccupation plus urgente, que faire des Chromebooks qui reposent maintenant dans l’antichambre du dépotoir municipal ?  

N’ayant pas le temps de vous envoyer un Doodle de consultation à ce propos, je me contenterai d’une inspiration céleste qui m’a été partagée par un ami et collègue. Pourquoi pas une sculpture monumentale à l’entrée principale du cégep, afin que cet important stock de portables déjà obsolètes puisse trouver une pérennité ?