Tout le monde (ou personne) en grève

Catherine Paradis, responsable des communications et de la mobilisation

Depuis le jugement de la Cour suprême du Canada rendu par le juge Rand en 1946, l’employeur perçoit une cotisation syndicale auprès de tous les salariés et salariées couverts par une convention collective, qu’ils soient membres ou non du syndicat. C’est ce qu’on appelle la formule Rand. La logique derrière le jugement du juge Rand est que toutes les travailleuses syndiquées et tous les travailleurs syndiqués bénéficient des droits et avantages qui ont été négociés dans la convention collective. 

Tous les profs du cégep et du CMÉC sont donc syndiqués, mais tous ne sont pas membres du syndicat. La loi protège le libre choix des individus quant à l’adhésion au syndicat qui les représente. Le syndicat réunit donc les travailleuses et les travailleurs sur une base volontaire, et ce sont ces membres en bonne et due forme qui prennent les décisions relatives au syndicat, en toute démocratie. En l’occurrence, l’assemblée syndicale prend généralement ses décisions par la voie d’un vote majoritaire. Ce vote, quel que soit son résultat, engage toutes les syndiquées et tous les syndiqués, qu’ils soient membres du syndicat ou non. Qu’on soit d’accord ou non avec la décision, il faut donc la respecter et se rallier.

C’est aussi le cas lorsqu’il s’agit d’un vote de grève. Si le vote est négatif, personne ne fait la grève; si le vote est positif, toutes les syndiquées et tous les syndiqués couverts par la convention collective sont en grève, même ceux et celles qui ont voté contre la grève. Même ceux et celles qui n’ont pas voté.

Pour ce qui est du fonds de grève, seuls les membres en règle qui respectent les dispositions selon lesquelles les prestations de grève sont versées y auront droit, et ce, qu’ils aient voté pour ou contre la grève.