Journée pédagogique, journée institutionnelle, formations obligatoires…

Josée Larouche, responsable des affaires pédagogiques

Normalement, nous écrivons un texte pour La Riposte afin de vous inviter à participer à la journée pédagogique qui est, dans notre contrat de travail, obligatoire. Ce trimestre, nous voulons plutôt vous raconter les démarches faites par votre comité de coordination syndicale (CCS) concernant le thème de cette journée. Vous n’êtes pas sans savoir qu’une nouvelle politique sur les violences à caractère sexuel est entrée en vigueur au début de l’année d’enseignement 2019-2020. Avec elle vient une formation annuelle obligatoire devant nous permettre de « savoir comment accueillir un dévoilement ou un signalement de violence à caractère sexuel, comment orienter la personne requérante vers les ressources appropriées et comment devenir un témoin actif » (article 7.3 de la Politique). Plusieurs établissements ont décidé d’offrir une formation en ligne obligatoire, que les profs doivent suivre sur leur temps de travail, en plus de tout le reste. Au CCS, nous croyons, considérant la nature sensible du sujet, qu’une première formation avec une ou des personnes compétentes suivie de moments pour en discuter serait plus appropriée. Et nous aurions aimé que la journée pédagogique de cet automne ou de cet hiver réponde à cette obligation afin de ne pas multiplier les formations.

Pour ce faire, nous avons entamé des démarches auprès de la Direction des études, et ce, dès l’hiver 2019. Lors d’un dîner avec le comité de direction du cégep, nous avons rappelé l’obligation de la formation et réitéré notre souci de ne pas multiplier les formations obligatoires pour les enseignantes et les enseignants pendant l’année. Après discussion, la Direction nous a informés qu’il s’agira d’une journée institutionnelle, puisqu’une journée pédagogique ne peut pas remplir les obligations de formation pour toute la communauté collégiale. Une journée institutionnelle, mais quand? (Bruit de criquet.) Aucune journée institutionnelle n’apparaît au calendrier de l’hiver. Sera-t-elle ajoutée? La directrice des études a été ferme : il n’y aura aucun ajout de journée institutionnelle cet hiver. Donc, seulement pour l’année prochaine? Le calendrier 2020-2021 soumis au vote à notre assemblée n’affiche pourtant pas de journée institutionnelle. Cette absence a été soulevée au comité du calendrier scolaire par les membres du CCS. Nos vis-à-vis n’étaient plus certains que la journée institutionnelle allait être préconisée. Et en cette année 2019-2020, comment allons-nous réussir à respecter nos obligations? Toujours pas de réponse. Le 10 février dernier, nous avons envoyé une lettre à la directrice des ressources humaines (celle qui, en fin de compte, est responsable de former le personnel du cégep), à la directrice des études et au directeur adjoint pour réaffirmer nos besoins de formation et rappeler le caractère obligatoire de la Loi. Nous avons reçu une réponse de la directrice des études qui nous rappelle que « Selon la politique en vigueur à notre collège, c’est le comité de prévention des violences à caractère sexuel qui : Détermine annuellement un plan d’action annuel concernant les modalités en lien avec la diffusion de la politique, la prévention des violences à caractère sexuel, la sensibilisation et la formation (5.5b). Comme ce sujet ne touche pas uniquement le personnel enseignant mais plutôt l’ensemble du personnel, il a été décidé de dédier la journée pédagogique à un sujet “pédagogique” pour soutenir le développement professionnel des enseignants. » Nous attendons toujours un retour de la part de la directrice des ressources humaines.

La session avance, le temps file, le Collège n’a toujours pas rempli ses obligations et nos besoins de formation sont réels. Les personnes les plus touchées par les violences à caractère sexuel sont les jeunes de 15 à 24 ans1, particulièrement les jeunes femmes. Exactement l’âge des jeunes dans nos classes. En tant que femme et en cette semaine de la Journée internationale des droits des femmes, je trouve cela complètement désolant que nous ne soyons pas plus proactifs par rapport à cette loi et à l’obligation de formation qui l’accompagne. Malheureusement, nous aurons probablement une formation à la va-vite, dernier recours alors que la fin des classes arrive à grands pas…

Pour revenir à la journée pédagogique, je vous encourage malgré tout à y participer, si vous avez le temps. Elle se tiendra le lundi 9 mars prochain à la cafétéria à compter de 8 h 15 sous le thème « Actuel et accessible, le numérique en éducation ». Sinon, il y a une multitude de formations numériques offertes par le Carrefour TechnoNumérique. Vous trouverez amplement de renseignements sur Omnivox. Par ailleurs, il y aura possiblement deux autres formations obligatoires d’ici la fin du trimestre : une sur le plan d’action en cas de tireur actif (qui a été présenté à la dernière réunion des responsables de coordination départementale), et celle sur les violences à caractère sexuel. Je reste optimiste, j’ose croire que nous trouverons une solution bientôt!

Bonne semaine de mise à jour tout le monde!

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Note

  1. Institut national de la santé publique (INSP), « Statistiques. Ampleur et caractéristiques des agressions sexuelles envers les adultes », https://www.inspq.qc.ca/agression-sexuelle/comprendre/statistiques-ampleur-adultes (page consultée le 2 mars 2020).