Depuis un an, environ, sous l’impulsion d’une jeune fille pas comme les autres, Greta Thunberg, des élèves du secondaire et des étudiantes et étudiants universitaires à travers le monde se mettent en grève tous les vendredis : il s’agit de la grève étudiante pour le climat. Grosso modo, voici les raisons qui les poussent à cette action : ils ont peur pour l’avenir, que le réchauffement climatique, la perte de biodiversité et l’épuisement des ressources menacent; ils demandent aux gouvernements d’agir enfin, vraiment. Un premier temps fort de cette grève a eu lieu le 15 mars dernier et c’est à Montréal que la participation a été la plus forte. Ce n’est pas si étonnant : le Canada est frappé de plein fouet par ce réchauffement, comme d’autres pays, mais le Canada se réchauffe, disent de récentes études, deux fois plus vite que prévu.
À leur suite, un autre mouvement mondial a vu le jour, Earth strike, la terre en grève pour le climat. Le 27 septembre, en plus d’être un vendredi, est aussi le jour anniversaire de la publication d’un essai majeur, The Silent Spring, paru le 27 septembre 1962. Ce livre de Rachel Carson dénonçait les effets dévastateurs de l’utilisation d’un pesticide synthétique, en fait le DDT, qui décimait les populations d’oiseaux. Ce même DDT fut interdit par la suite. Même si ce produit n’est plus utilisé depuis 1970, on en retrouve encore des traces.
Ce sont les deux impulsions derrière cette journée du 27 septembre. Plusieurs syndicats d’enseignantes et d’enseignants et plusieurs associations étudiantes ont voté une grève pour cette journée-là. Au Cégep de Rimouski, nous n’aurons pas eu à faire le débat ni le choix de la grève, ni nous ni nos élèves. En effet, la Direction, en décidant de faire du 27 septembre une journée institutionnelle pour le climat, proclame haut et fort son inquiétude pour l’avenir de la planète et signifie sa solidarité avec les jeunes à travers le monde.
Nous ne serons donc pas en grève, mais nous ne serons pas en congé, loin de là. Nous devons nous saisir de ce moment qui nous est offert pour manifester (à l’instar de plusieurs autres villes du pays et du monde), pour proposer une action ponctuelle ou au long cours, générer des discussions, prévoir des conférences, une foire aux idées porteuses d’espoir...
Le cégep est un lieu d’études, d’analyse et de recherche. Le cégep est aussi le bassin où se concocte l’avenir. L’avenir est notre préoccupation numéro un dans le travail que nous faisons au quotidien. Agir pour le climat le 27 septembre sera une manifestation significative de la mission qui nous anime.
Un autre été sous le signe des dérèglements climatiques
Cet été a démarré en trombe avec des canicules spectaculaires et inédites au mois de juin qui ont détruit des cultures telles les vignes de certains vignerons du Gard et de l’Hérault. À Aix-en-Provence, où je me trouvais pendant cette canicule, j’ai vu des lierres, verts la veille, complètement desséchés le lendemain. Le mois de juillet a été le plus chaud jamais mesuré et les changements rapides et étonnants sont de plus en plus fréquents car, en fait, ce que l’on constate, c’est un dérèglement important du climat. Ainsi, en Alberta, sècheresse puis pluies abondantes se sont succédé, mettant en péril les récoltes de légumineuses.
Il nous reste peu de temps pour agir de façon durable. Les gouvernements nous parlent d’adaptation et, oui, il faudra s’adapter, mais soyons lucides, il faut stopper rapidement et de façon radicale les émissions de gaz à effet de serre : non seulement, cela pourrait ralentir le processus mais, surtout, il faut tout faire pour ne pas en rajouter, si nous voulons pouvoir cultiver l’espoir.
Le 27 septembre est un rendez-vous majeur. Soyez à l’affut des nouvelles qui sortiront sous peu, parlez-en autour de vous, proposez des idées au syndicat, à la Direction, au CACE, à l’AGECR, et parlez-en surtout à vos élèves.