Gagnantes de la bourse Germaine-Santerre 2019

Catherine Paradis, membre du Comité du 8 mars

Grâce à vos dons, lors de son traditionnel dîner dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, le Comité du 8 mars a remis deux bourses de 300 $ en l’honneur de madame Germaine Santerre, qui a contribué à la mise sur pied des Services aux étudiants de notre cégep en 1967. Les gens qui l’ont connue soulignent tous sa générosité inépuisable, sa volonté acharnée d’améliorer le sort des plus démunis et son inlassable implication dans le milieu. Ils se rappellent aussi les luttes qu’elle a menées sans relâche pour la reconnaissance des droits et des besoins des étudiantes et des étudiants.

Chaque année, la bourse Germaine-Santerre est donc remise à des étudiantes qui, malgré des conditions défavorables, savent se montrer fortes et déterminées dans la poursuite de leurs études et la prise en charge de leur avenir. Les candidates doivent rédiger deux textes. Dans le premier, elles doivent se présenter et décrire leurs conditions de vie particulières. Dans le deuxième texte, elles doivent proposer une interprétation réelle ou fictive du thème de la Journée internationale des droits des femmes. Cette année, le thème était « Le respect, ça se manifeste! ». C’est ce deuxième texte que les gagnantes ont lu lors du dîner et que nous partageons ici.

Merci encore pour votre générosité!

 

« Faut-il que les femmes soient nues pour entrer au Metropolitan Museum? »1

Karène Gagnon, étudiante en Arts visuels

 

Il s’agit d’une des nombreuses questions que posèrent les Guerrilla Girls, un groupe d’activistes féministes, à la population de New York en 1989. À ce moment, alors que la grande majorité des nus étaient féminins dans la collection d’art moderne du dit musée, seulement une infime partie des artistes qui y étaient représentés étaient des femmes. Mais qu’en est-il d’aujourd’hui, et qu’en est-il des autres musées? Trente ans plus tard, combien d’artistes féminins pouvons-nous nommer? La vérité est que le pourcentage d’artistes féminins représentés dans les musées est très faible par rapport à celui des hommes. Pourtant, depuis les années 2000, en France, environ 60 % des personnes diplômées des écoles des beaux-arts sont des femmes, comme le souligne Sophie Payen, historienne de l’art, dans son article « Quelle place les femmes occupent-elles dans l’art? ». Bien que des moyens aient commencé à être employés pour remédier à ce déséquilibre, tel que la création de certains musées dédiés aux femmes ou d’associations telles qu’AWARE, dont le mandat est de réclamer la place des artistes féminins du XXe siècle dans l’histoire de l’art, il y a vraisemblablement encore du chemin à faire.

Je pense que le respect, ça se manifeste notamment en assurant une place légitime aux femmes dans un domaine largement dominé par les hommes, tel que celui de l’art. C’est ce que Marcelle Ferron (1924-2001) a fait en inspirant toute une génération d’artistes avec ses implications dans diverses luttes démocratiques, syndicales et indépendantistes. Artiste automatiste et cosignataire du manifeste Refus global, elle fut également la première femme artiste à recevoir le prestigieux prix Paul-Émile Borduas, la plus haute distinction que peut recevoir un artiste visuel au Québec. Son impact en tant qu’artiste engagée a été souligné plus d’une fois, et il me rappelle que de se manifester, ça fait une différence.

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Note

  1. Sophie PAYEN, « Quelle place les femmes occupent-elles dans l’art? », Histoires d’art, [En ligne]. Adresse URL : https://artconseils.wordpress.com/2017/07/21/quelle-place-les-femmes-occupent-elles-dans-lart/, page consultée le 4 mars 2019.

 

Féministes de demain

Andréa Lévesque, étudiante en Sciences humaines

 

À ma grand-mère Denise, une féministe qui ne cessera de m’impressionner

Il est maintenant grand temps d’entrer dans une ère de changement. Nous en sommes à innover, à changer la façon dont les choses se produisent. En 2019, nous avons comme devoir de rendre honneur aux femmes, de prendre conscience de tous les efforts qu’elles font, sans rien attendre en retour. Qu’elles soient mères au foyer ou salariées, elles méritent le respect. Elles travaillent d’arrache-pied, quotidiennement, pour faire reconnaître leurs droits et lutter pour légalités des sexes. Tous doivent se manifester afin de démontrer, à la gent féminine, tout le respect dont elles sont dignes. On se doit d’être des exemples pour les générations suivantes, où nous devrons encore nous battre pour nous faire respecter.

Aucune femme ne devrait être mise à l’écart, chacune vaut d’être honorée. Un merci, un sourire, une poignée de main, un présent, soyez créatifs! En tant que société, nous devons reconnaître ce rôle et son importance. Pour tous les combats que chacune mène quotidiennement, elles méritent de recevoir des considérations admiratives. Faisons preuve d’ouverture d’esprit, d’intégrité et d’amour pour démontrer à celles qui nous entourent à quel point elles sont essentielles. Prenons un moment pour considérer la place que chacune occupe dans la société et pour valoriser tout ce que ces femmes font. Nous devons rendre hommage à celles qui nous ont précédées et qui se sont battues pour qu’on puisse occuper la place que nous avons aujourd’hui. De même qu’aux battantes d’aujourd’hui et de demain qui garderont espoir d’une société sans inégalités entre les sexes. Ces femmes méritent du respect, mais surtout qu’on leur manifeste toute la gloire qui devrait leur être associée.