Les transports publics au Québec

Francesco Barletta, enseignant de Physique au CMÉC

« Le domaine des transports, qui semble à l’origine des désirs nouveaux, est aussi, par ses techniques modernes, un des moyens susceptibles de contribuer au développement. »

Paul Bourrières (1962)

Pendant la phase préélectorale, j’ai eu l’impression que les candidats et les candidates des différents partis politiques de la région de Matane-Matapédia étaient souvent interpellés sur des questions très semblables, tels le réinvestissement de l’argent dans le domaine de la santé, la distribution homogène des services d’Internet haute vitesse et la pénurie de main-d’œuvre spécialisée, pour en citer quelques-unes.

Cependant, peu de choses ont été dites à propos du fait que l’actuel réseau québécois des transports publics mériterait d’être mis à jour. En ce sens, on voit beaucoup de développements dans les grands centres urbains du Québec, mais aucun projet n’est proposé pour relier efficacement, par exemple, Amqui et Montréal. Or, « des liaisons quotidiennes ou biquotidiennes qui permettent à un responsable ou à un marchand d’aller traiter une affaire dans un endroit isolé et de revenir le jour même ont une valeur incomparable1 ». En ce moment, la durée d’un voyage en train de Montréal à Amqui est d’environ 10 heures, ce qui a pour effet psychologique d’augmenter exponentiellement la perception de la distance physique réelle ainsi que de réduire le sentiment d’appartenance à un unique territoire. Peut-on envisager des projets innovateurs qui font appel, par exemple, à l’utilisation de la supraconductivité ou de la géothermie profonde stimulée afin d’améliorer le réseau québécois des transports publics? C’est, en tout cas, ce que nous espérons du nouveau gouvernement. 

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Note

  1. Paul Bourrières, « Les techniques modernes de transports dans les pays en voie de développement », Tiers-Monde, tome 3, no 12, 1962, p. 647-661.