Le 5 novembre : une action citoyenne pour participer à la transition

Patricia Posadas, enseignante en Français

Ce n’est pas Patricia de Prospérité sans pétrole qui vous écrit, ce n’est pas la syndicaliste (quoique), mais l’humaine atterrée qui prend le clavier, de son temps et du vôtre, afin de vous proposer une action collective qui pourrait nous faire du bien.

Je vous écris donc :

parce que le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)1,

parce que l’élection de la CAQ pour qui l’environnement ne semble pas être une priorité,

parce que l’immobilisme,

parce que nous sommes mortes et morts de trouille,

et parce que si nous ne faisons rien, à l’inquiétude va s’ajouter un sentiment bien pénible : la culpabilité.

Rimouski peut-elle devenir carboneutre?

Mi-septembre, poussée littéralement par un sentiment d’urgence, je suis allée porter une demande à ville : Faisons de Rimouski une ville carboneutre d’ici 2050, ai-je proposé, engagement que d’autres villes dans le monde ont pris et que Montréal vient d’adopter d’ailleurs. Il y avait quelque chose de très naïf dans ma démarche solitaire, même si, au plus profond de moi, je savais que nous étions nombreuses, nombreux à porter la même volonté d’agir plutôt que de subir passivement ce qui est en train de nous arriver collectivement.

Quelques jours plus tard, Philippe Beaulac m’a contactée en me demandant si je voulais aller avec lui au conseil municipal porter la Déclaration d’urgence climatique, manifeste écrit par un groupe citoyen pendant les élections et qui a déjà été déposé auprès des parties en lice. Depuis, à travers la province, d’autres regroupements citoyens font la même démarche auprès, cette fois, des municipalités en leur demandant à chaque fois la même chose : endossez-vous cette déclaration? Autrement dit, reconnaissez-vous, tout comme nous, qu’il y a urgence et qu’il faut agir maintenant?

Il nous a cependant paru un peu vain d’y aller à deux. Aussi avons-nous lancé un appel à toutes et à tous, surtout auprès de nos proches que nous savions habités par le même sentiment d’urgence, lesquels ont à leur tour relayé le message. Nous avons donc décidé de nous présenter à la réunion du conseil municipal de Rimouski, le 5 novembre.

Ce que nous espérons

Nous espérons qu’il y ait, le lundi 5 novembre, au conseil municipal, un rassemblement de citoyennes et de citoyens mobilisés, un rassemblement coloré par toutes nos réalités.

Nous espérons y être suffisamment nombreuses et nombreux pour signifier à la Ville que nous sommes plusieurs à nous sentir concernés et plusieurs aussi à être prêts à investir du temps afin d’aider la Ville dans cette réflexion et les actions qui devraient en découler.

Nous n’allons pas confronter nos élues, élus, nous allons au contraire nous engager à travailler avec eux afin de mettre en place un plan de transition.

Pourquoi la Ville?

La municipalité est le palier de gouvernement qui est le plus proche de ses commettants. Toute personne désireuse de le faire peut rencontrer le conseil municipal, lui poser des questions ou faire part de ses doléances. Les autres paliers sont plus difficilement accessibles.

Par ailleurs, force est de constater que les gouvernements nationaux ou provinciaux tardent à mettre en branle de véritables plans de transition, ce qui a amené Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, à dénoncer « le manque d’ambition et l’incurie » de ces gouvernements2.

Puisque la solution ne viendra pas d’en haut, faisons-la surgir d’en bas.

Partout dans le monde, des groupes citoyens ont mis en place des projets afin d’amorcer la transition. C’est ce qui s’est produit ici aussi, à Rimouski, avec le mouvement Rimouski en transition. Animé par des bénévoles, qui travaillent avec ardeur et ingéniosité à cette transition, mais avec des moyens limités qui allongent les temps de réalisation, ce mouvement risque d’user l’énergie de toutes ces personnes investies, mais soutenues par aucune infrastructure.

En allant voir la Ville, nous espérons pouvoir arrimer toutes ces volontés de changement, toutes nos espérances et toutes nos compétences afin de faire en sorte que l’espoir de réduire les risques, liés aux changements climatiques et à l’épuisement des ressources, soit possible.

Nous ne sommes pas impuissants.

Pour qui et pourquoi une telle action?

Nous le faisons pour la suite du monde, pour les enfants et parce que ce qui semble catastrophique (les visions apocalyptiques fleurissent sur nos écrans au cinéma comme aux infos) peut aussi se révéler être la plus belle de toutes les aventures humaines.

Nous vivons un moment historique. Nous sommes en plein suspense…

Qu’allons-nous faire de ce moment charnière?

Rendez-vous le lundi 5 novembre à 20 h à la salle du conseil de l’hôtel de ville!

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Notes

  1. Alexandre Shields, « L’humanité doit cesser d’émettre du CO₂, prévient le GIEC », Le Devoir, 7 octobre 2018, [En ligne]. Adresse URL : https://www.ledevoir.com/societe/environnement/538591/l-humanite-doit-cesser-d-emettre-du-co2-previent-le-giec, page consultée le 28 octobre 2018.
  2. Marie Bourreau, « Climat : “Nous devons rompre avec la paralysie”, exhorte Antonio Guterres », Le Monde, 10 septembre 2018, [En ligne]. Adresse URL : https://www.lemonde.fr/climat/article/2018/09/10/climat-nous-devons-rompre-avec-la-paralysie-dit-antonio-guterres_5353189_1652612.html, page consultée le 28 octobre 2018.