Confusion occasionnelle entre les différentes messageries et les différentes plateformes, délais (parfois importants) dans la réception et l’envoi de courriels, mélange des conversations, « pop-up » sur ton téléphone intelligent ou ta tablette numérique afin d’installer des applications informatiques de Google, pourriels salés incluant du cyberchantage et de la cyberextorsion...
Toi, ça t’est-tu déjà arrivé avec ton Gmail?
L’hiver dernier, je m’étais commis en vous faisant part dans La Riposte (8 mars 2018) de certaines réserves par rapport à la G-suite. Un processus de « consultation » était alors en cours à l’IMQ. Ses conclusions ont été annoncées par le directeur général du Collège, lors d’une réunion, le 28 mai : l’IMQ devra migrer vers Gmail au nom d’une harmonisation des communications au sein du collège afin, entre autres, de simplifier l’environnement de travail. Du même souffle, le DG s’est fait rassurant en nous garantissant le maintien de nos outils Microsoft, la Suite Google restant à disposition de qui le désire. Nous utilisons ce nouvel environnement courriel depuis août 2018.
Une amélioration?
Depuis lors, nous découvrons les inconvénients de la nouvelle messagerie, ainsi qu’en témoigne la liste non exhaustive au début de ce texte. La gestion des fichiers joints exige aussi des opérations supplémentaires. Si on « double-clique » sur un fichier joint, il s’ouvre en visionneuse sans qu’on puisse travailler directement dessus. S’y ajoute que les documents qu’on doit enregistrer dans le Drive avant de pouvoir les travailler ne peuvent être révisés directement avec Antidote. Il faut les convertir en fichiers doc. Pour qui a connu Outlook, ça fait une étape supplémentaire ou deux qui n’existaient pas auparavant. On double-cliquait et c’est tout.
Avant cette migration, nous étions très satisfaits de notre environnement courriel Outlook, un environnement exempt des inconvénients évoqués auparavant et parfaitement compatible avec Antidote et plusieurs autres outils utiles à notre travail.
Dans mon département (Sciences humaines), nous avons adopté une résolution dûment consignée à notre procès-verbal dont les maîtres mots sont « alourdissement de la tâche » et « complexification inutile de notre environnement de travail ».
Et je vous passe sous silence les élèves qui sont nombreux à se demander pourquoi ils se retrouvent avec un environnement courriel Gmail alors que les offres d’emploi affichées dans leur département exigent presque toutes une bonne connaissance d’Outlook Exchange.
Prospective infonuagique
Au-delà du choix de la plateforme, l’infonuagique soulève plusieurs questions éthiques. Beaucoup considèrent cette technologie comme un progrès exceptionnel. N’est-il pas extraordinaire d’avoir accès à nos documents de n’importe où sur la planète? De pouvoir potentiellement travailler une dissertation à huit mains, en simultané?
Mais il y a un revers à cet état de grâce : ce progrès menace la confidentialité de vos données personnelles, car Google s’intéresse beaucoup à vous. Utiliser des logiciels et documents hébergés dans l’immensité de la toile Internet, c’est aussi en faciliter l’accès à tous les internautes malveillants. Le colosse a des pieds d’argile. À ce titre, nous reviendrons peut-être un jour à des outils informatiques hébergés localement par souci d’assurer une meilleure cybersécurité de nos données personnelles et professionnelles.
En attendant, soyez assurés que les chantres de la technologie à la mode vont continuer de nous bercer de douces romances.