Nous revenons tout juste du XXIIe congrès de la FEC-CSQ. Ce congrès se déroule toujours sensiblement de la même manière : une fois tous les trois ans, pendant trois jours, environ 150 enseignantes et enseignants de cégep réfléchissent autour d’un thème (l’action syndicale enseignante à l’ère du numérique, cette année), débattent puis adoptent des orientations sur ce thème. Les déléguées et délégués reçoivent également le rapport d’activités triennal, puis adoptent les orientations pour le prochain triennat. Enfin, le congrès est le moment de réviser les statuts et règlements de la fédération, de s’assurer que ceux-ci respectent nos valeurs et nous permettent de fonctionner de manière efficace et démocratique.
Cette année, le SEECR était représenté par une petite délégation, mais comme toujours, nous avons participé activement aux discussions et aux décisions, tant dans les ateliers que pendant la plénière. Notons que pour ce Congrès, le temps prévu pour les discussions était suffisant et bien réparti, ce qui a permis de tenir de sains débats. Plusieurs syndicats ont d’ailleurs salué la qualité de nos interventions et le dynamisme de notre équipe.
Voici, en vrac, ce que nous retenons de ce congrès.
Les beaux moments
- L’adoption des recommandations du comité des pratiques syndicales. Un officier ou une officière de la fédération sera responsable de ce dossier, et le conseil fédéral sera la principale instance qui réfléchira à cette question. La FEC adoptera une déclaration de principes permettant de guider ses décisions et ses actions, et un atelier sur les pratiques syndicales sera offert lors d’au moins un conseil général par année.
- L’abandon de l’anglicisme « exécutif ». Une petite victoire de prof de français et de militants pour un Québec français, bien sûr. Suivant la recommandation de l’OQLF, ce sera désormais le bureau syndical.
- L’engagement dans les luttes environnementales. Les recommandations du bureau syndical ont semblé bien frileuses à plusieurs délégations, qui ont résolu de leur donner plus de mordant. Parmi les recommandations formulées ou reformulées par les délégations syndicales, mentionnons celles-ci (dûment adoptées) : Que la FEC-CSQ participe activement au mouvement de mobilisation pour le climat et l’environnement, et qu’elle soutienne politiquement et juridiquement les syndicats locaux dans leurs actions; Que la FEC-CSQ soutienne les syndicats dans leurs initiatives sur la grève climatique et ses suites. Le Congrès s’est également montré plus exigeant envers la Fédération et la CSQ en ce qui concerne les pratiques écoresponsables. Le dossier de l’environnement devra d’ailleurs être confié officiellement à une ou un membre du bureau syndical.
- L’adoption des recommandations de clarification et de réorganisation des statuts et règlements de la fédération. Le syndicat de Sainte-Foy et nous-mêmes avions travaillé très fort à proposer des améliorations en ce sens, qui ont pour la plupart été adoptées.
- La clarification du rôle du conseil fédéral, qui doit maintenant se réunir au moins 2 fois par trimestre, comme le conseil général. Cela signifie une plus grande implication des syndicats locaux dans les décisions de la fédération et une plus grande concertation intersyndicale.
- L’intervention du comité de mobilisation de la FEC-CSQ, composé d’enthousiastes représentantes et représentants des syndicats, lors de la soirée sociale, qui a donné le coup d’envoi à la négo et a insufflé une bonne dose de motivation aux membres. À qui la négo? À nous la négo!
- La prestation d’Antoine Clermont, le gars des finances, au karaoké.
Le moins beau moment
Le maintien de mandats limités cumulés jusqu’à 12 ans. Vous le savez, le SEECR défend ardemment les mandats limités pour contrer la professionnalisation du syndicalisme et la concentration du pouvoir entre les mains de quelques individus. Lors de notre premier congrès à la FEC-CSQ, le SEECR avait proposé que les mandats des officiers et des officières soient limités à deux mandats consécutifs de 3 ans, ce que le Congrès avait adopté. Le compteur repartait alors à zéro pour les officiers et les officières qui étaient déjà en poste depuis un certain nombre d’années. Toutefois, en 2016, le Congrès a décidé d’accorder la possibilité, pour une personne qui a eu deux mandats successifs à l’un des quatre postes de vice-présidence ou à la trésorerie, d’obtenir jusqu’à deux mandats supplémentaires à la présidence, pour un total de 12 ans, ce qui, selon nous, ne favorise ni la relève ni le partage d’expertise, bien au contraire.
Notre délégation a donc vivement défendu sa proposition de limiter les mandats à un total de 9 ans, soulignant notamment le fait que le retour des officiers et des officières de la Fédération à l’enseignement et au syndicat local n’est pas une perte, mais une richesse, tant pour la vie syndicale locale que fédérative, tout comme l’arrivée de nouvelles personnes au sein du bureau syndical et à la coordination des comités fédératifs. Mais force est de constater que cette vision du syndicalisme n’est pas partagée par la majorité des syndicats de notre fédération. Notre proposition a donc été rejetée. Seul petit gain : la personne qui a cumulé deux mandats successifs à la vice-présidence ou à la trésorerie doit retourner au moins un an (et non plus une session) dans un cégep pour y travailler à titre d’enseignante ou d’enseignant pour se qualifier de nouveau à la vice-présidence ou à la trésorerie.
Quoi qu’il en soit, notre message a bien été transmis, et nous espérons qu’il fera son chemin dans les syndicats. Certains ont d’ailleurs commencé à modifier leurs statuts et se sont montrés ouverts à y réfléchir, tant pour leur syndicat que pour la fédération.
Prochain rendez-vous : 2022
Malgré ce revers sur un enjeu qui nous tient particulièrement à cœur, nous sommes revenus satisfaits de ce congrès qui a été une expérience fort intéressante pour notre délégation, qui était malheureusement incomplète. Nous espérons que vous serez de l’aventure en 2022! D’ici là, le Comité de coordination syndicale continuera de vous représenter, avec toute la rigueur et le dynamisme qu’on lui connaît, aux conseils généraux et aux conseils fédéraux de la FEC-CSQ.