Le jeudi 2 mai dernier, les syndicats du personnel enseignant des cégeps de l’Est-du-Québec se donnaient rendez-vous à l’Assemblée nationale afin de tenir une conférence de presse aux côtés des députés du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Lors de cette intervention médiatique, les représentantes et représentants syndicaux des cégeps de Matane, de Rimouski, de la Gaspésie et des Îles et de l’Institut maritime du Québec ont rappelé au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, M. Jean-François Roberge, qu’il était urgent de revoir certains paramètres du financement des cégeps afin, entre autres, d’assurer le maintien d’une offre de programmes d’études variée et accessible sur l’ensemble du territoire québécois. Notons que les syndicats enseignants du Cégep de Gaspé et des Îles, et de Rivière-du-Loup, étaient aussi signataires de la déclaration que nous avons présentée aux médias.
Profitant de la tenue d’une commission parlementaire sur l’étude des crédits budgétaires en enseignement supérieur qui se tenait le même jour, le regroupement syndical a remis au jeu une des revendications que nous défendons sur la place publique depuis de nombreuses années, soit faire passer de dix à sept le nombre minimal d’inscriptions à un programme d’études pour avoir accès à un soutien financier supplémentaire (l’annexe S-026). Lors de notre intervention, nous avons souligné comment, année après année, des collèges se sont vus obligés de suspendre ou même de fermer certains de leurs programmes d’études, faute de financement suffisant. Bien des jeunes qui auraient souhaité poursuivre leurs études dans leur coin de pays ont donc dû choisir d’autres programmes que ceux désirés ou ont simplement quitté leur région afin de poursuivre leur cheminement scolaire.
La légitimité de nos revendications
Cette revendication de revoir les critères d’accès à l’annexe S-026, nous la portons sur toutes les tribunes depuis fort longtemps. Ce travail de sensibilisation et d’argumentation a d’ailleurs permis d’obtenir un consensus dans le réseau collégial, tant auprès des directions de collège que dans l’ensemble des syndicats de notre fédération syndicale, et ce, tant en région que dans les grands centres.
Le 2 mai dernier, nous nous sommes présentés à l’Assemblée nationale du Québec afin de porter un message clair au ministre de l’Éducation. Les cégeps en région sont unis, engagés et surtout très fiers de leur contribution au développement du Québec. Nous ne demandons pas la charité. Nous souhaitons simplement avoir les moyens de poursuivre cette nécessaire et noble mission d’accompagner nos jeunes et de leur offrir le meilleur enseignement possible dans notre coin de pays.
Il est difficile de mesurer l’impact de cette dernière sortie médiatique sur le cours des choses. Nos revendications syndicales, nous les portons depuis longtemps et d’importants travaux sur le financement des cégeps ont été effectués au cours des deux dernières années. Mais le vendredi 3 mai, nous apprenions que le ministère de l’Éducation confirmait que le nombre minimal d’inscriptions pour avoir accès à l’annexe S-026 passait de 10 à 7. Une belle victoire pour les cégeps en région.
Certaines luttes syndicales peuvent sembler parfois désespérantes tellement les résultats sont tardifs. La longue lutte que nous menons pour défendre l’accessibilité à l’enseignement supérieur pour toutes et tous sur l’ensemble du territoire québécois s’est échelonnée sur plusieurs années. Mais ce rigoureux et patient travail de persuasion a permis de tisser des alliances solides, confirmant la légitimité de nos revendications régionales. Et cette solidarité a porté ses fruits. C’est l’ensemble des cégeps en région partout au Québec qui pourront maintenant respirer un peu plus librement.