Lorsque j’ai commencé ma carrière d’enseignante en1992, le secrétariat pédagogique était un lieu bourdonnant d’activités. Dédié aux enseignantes et aux enseignants, ce service se chargeait de la saisie des nombreux documents que notre travail nous amène à produire : plans de cours, procès-verbaux départementaux, notes de cours, examens, etc.
Bien sûr, recourir à ce service exigeait de prendre en considération le délai de saisie et de mise en forme des documents, sans oublier qu’il y avait des périodes de pic, à la fin et au début de chaque trimestre, qui prolongeaient ces délais. Mais, sachant cela, nous avions appris à fonctionner avec le soutien expert de ces agentes qui travaillaient avec soin, rapidité et efficacité.
Et puis est arrivé le grand chambardement…
Le grand chambardement? La venue des ordinateurs personnels dans nos vies de profs. Bienfaits ou méfaits? Qu’en penser réellement. Je suis en ce moment même en train de me tâter. Permettez-moi une analyse toute personnelle en deux temps:
Les bienfaits
Je suis autonome.
Je peux produire mes documents la veille de leur utilisation, bien utile surtout pour les enseignantes et les enseignants à statut précaire qui savent le jeudi quel cours ils donneront le vendredi.
Je suis plus libre dans mon expression.
Je peux améliorer mes documents entre deux groupes.
Les méfaits
Je dois faire l’apprentissage de tous les logiciels (et il y en a eu beaucoup).
En plus de tout le reste, je dois maintenant saisir mes textes, les mettre en forme, les modifier (par ailleurs, je suis du genre à rester une heure sur le point suivant: j’aligne mon tableau à gauche, au centre ou à droite de la page? Une heure!!!).
Quand ça bogue et que j’ai oublié de faire une copie de secours, je s... (Heureusement que le serveur K fait en permanence des copies de sauvegarde).
Je me suis acheté un ordinateur à la maison, une imprimante, puis un autre ordi, parce que le premier ne faisait pas ceci puis un autre, parce que le deuxième ne faisait pas cela.
Le total des heures que je passe devant cet outil a grandement augmenté (mon dos et le bas de celui-ci s’en ressentent).
Y a-t-il encore un secrétariat pédagogique?
Pour répondre à cette question, je suis allée rencontrer Mario Côté, coordonnateur du Service de technologie de l’information (STI). Ce dernier est responsable du service de Secrétariat pédagogique lequel, d’ailleurs, ne s’appelle plus ainsi. Depuis 2005 ou 2006, cette dénomination a disparu et les agentes qui y travaillent sont intégrées dans un grand tout intitulé: Secrétariat administratif.
Toutefois, le service, lui, existe toujours bel et bien. Vous trouverez Mireille Bouchard et Pascale Poirier au D-209. Elles sont prêtes à nous aider et le font avec beaucoup de professionnalisme. Par contre, en raison de ce que j’expliquais plus haut et de notre «plus grande liberté» (qui est aussi une marque de yogourt), les demandes ont diminué de façon si importante que les agentes qui travaillent à ce service ont vu leur nombre diminuer puis leurs tâches changer.
Toutefois, certains départements, tels Soins infirmiers ou encore Techniques de diététique par exemple,déclarent ne pas pouvoir se passer de ce service. Certains collègues continuent de recourir aux bons offices de ces agentes de soutien afin de consacrer plus de temps aux autres tâches liées à l’enseignement, au travail départemental, au suivi des élèves, etc.
Les nouveaux profs connaissent-ils ce service?
De prime abord, je serai tentée de répondre par la négative. Mais ce serait tout de même présumer de mes collègues ou de l’information qu’elles et ils reçoivent en arrivant. En faisant une recherche sur le site du cégep, la seule mention du terme Secrétariat pédagogique se trouve dans le Cahier de gestion dans un document intitulé «Directive concernant le plan de cours» et datant de 2006.Toutefois, la question que je me pose est la suivante: cela vaut-il la peine de leur en parler? Ma réponse: Oh que oui! D’où l’article.
L’ex-Secrétariat pédagogique a-t-il un avenir?
Oui, répond Mario Côté. Mais il faut le redéfinir. Un sondage à cet effet devrait nous être soumis dans les mois à venir (en mai?). Pour Mario Côté, ce service doit être non seulement maintenu, mais il doit être «rehaussé». Qu’entend-il par là, ai-je demandé? En donnant aux agentes des formations afin qu’elles puissent travailler avec des outils tels Excel ou PowerPoint dans le but d’offrir aux profs leur support. Ce support nouveau semble un peu flou: s’agira-t-il de produire les documents ou de nous montrer comment utiliser ces outils?
Conclusion
Interrogé à ce sujet, François Dornier, le directeur général, nous a assuré que les services de secrétariat pédagogique continueront à exister et qu’il allait mettre les ressources nécessaires pour répondre aux besoins. Quels sont nos besoins? C’est ce que le sondage à venir cherchera à déterminer. C’est la raison pour laquelle il sera important d’y répondre.
Le Secrétariat pédagogique
Bureau : D-209
Nom des personnes-ressources : Mireille Bouchard et Pascale Poirier