http://seecat.ca/2016/09/10/pour-en-finir-avec-les-mantras-de-l-economi…
«Le document de consultation explique que nous vivons dans un monde en constant changement et que les cégeps doivent innover, c’est-à-dire s’adapter en continu au « progrès » technologique et économique. On observe ainsi ce que qui se fait ailleurs (importer les « meilleures pratiques » en « gouvernance » et en pédagogie). [...]
L’argument est somme toute assez simple : le monde a changé, et les cégeps, s’ils ont su s’adapter en partie, doivent encore faire un effort et parvenir à se voir comme des organisations en mutation constante pour répondre aux fluctuations de leur environnement, c’est-à-dire celles du système technico-économique. Dans ce contexte, on appellera les « meilleures pratiques » les mesures prises par les établissements qui ouvrent la voie à la synchronisation/osmose entre école et marché.
Il n’y a là à vrai dire rien de nouveau : c’est la façon dont on raisonne sur l’enseignement supérieur depuis au moins l’après-Seconde Guerre mondiale dans les grandes institutions économiques internationales comme l’OCDE ou la Banque mondiale. On y soutient que l’« économie du savoir » permettra de sauver la croissance du capitalisme en utilisant la connaissance pour former un « capital humain » plus adapté et créer d’incessantes innovations technologiques. Cette nouvelle direction exige par ailleurs que l’école ne soit plus conçue comme un lieu de transmission d’un savoir antérieur, mais comme une machine à fabriquer le progrès et l’avenir, une machine à nourrir l’accélération technico-économique. Elle doit donc être aussi fluide que ne le sont l’évolution des marchés et celle des machines.»