« La négo 2020 est sur les pus-yinques1 », dirait ma grand-mère. « Il est plus que cr… temps », renchérirais-je ! Connaissez-vous cette fameuse blague misant sur l’hyperbole pour assurer un effet comique : « C’est l’histoire d’un gars qui se couchait tellement tard pis qui se levait tellement de bonne heure, qu’il se croisait régulièrement dans l’escalier menant à sa chambre »2 ? Il semble bien que ça risque d’arriver à notre comité de négo, alors que l’élection de notre comité de négo 2023 a eu lieu le 3 décembre dernier… avant la signature de la convention 2020-2023. En fait, notre bilan de la négo 2020 n’est pas terminé et il nous faut déjà penser à l’élaboration de notre cahier de demandes à déposer à l’automne 2022. Heureusement que les travaux menés pour cette négo-ci peuvent nous être utiles pour imaginer la suite !
« La convention collective 2020-2023 sera-t-elle signée avant son échéance ?», demande le cynique. « Oui, mais pas de beaucoup », réponds-je. Au moment d’écrire ces lignes, l’encre n’est pas encore sèche, puisque la signature officielle a eu lieu le mercredi 15 décembre, après une recommandation du Conseil général de la FEC-CSQ le dimanche 12 décembre. En réalité, ici, au Comité de coordination syndicale, nous sommes déjà à pied d'œuvre afin d’être prêts et prêtes à l’intégration de cette nouvelle convention à l’hiver 2022 et aux changements de pratiques que les nouvelles clauses vont apporter. Vous serez à même de suivre ces changements grâce à des communications dans la Riposte, à des courriels ciblés et à différentes présentations en assemblée générale au cours des prochains mois (la première ayant eu lieu à l’AG du 7 décembre). Les rencontres avec la Direction à ce sujet ont déjà débuté et se poursuivront en janvier. Bref, grâce aux communications constantes entre le comité de négo 2020 et les syndicats membres de la FEC-CSQ, nous avons pu travailler en amont en ayant accès au texte de la nouvelle convention au fil de son écriture, de même qu’à des conseils sur les éléments à négocier rapidement au local, ce qui nous aidera à mieux vivre cette transition.
«Je peux donc compter sur mes paiements forfaitaires et ma rétroactivité salariale pour acheter des cadeaux de Noël ?», murmure l’optimiste. «Ayoye, non !», suis-je dans l’obligation d’affirmer. Après la signature de la convention, on compte 30 jours pour le versement du premier montant (le versement du 2e montant est également prévu en janvier) et 120 jours pour le versement de la rétroactivité, donc au plus tard à la mi-avril.
« Mais… en avril, on entre déjà dans la dernière année de la nouvelle convention et il faudra tout recommencer le processus ? », ronchonné-je du fond de mon bureau syndical. « À chaque jour suffit sa peine », dirait grand-mère Cormier. « C’est toujours le problème avec les conventions de 3 ans», rit le cynique. «Quel bonheur, une occasion de réfléchir aux demandes qui nous tiennent à coeur!», s’exclame l’optimiste. Je choisis d’écouter ma grand-mère et repousse cette pensée à 2022 !
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Notes
1. Orthographe approximative - à prononcer avec l'accent des Îles.
2. J'ai dit qu'elle était connue, pas qu'elle était bonne.