- Ouvre ton micro! Non, on t’entend pas. Non, là non plus.
- Ça a figé, recommence du début!
- Madame, ton écran a pas partagé.
- Il est où, le document? Je l’trouve plus dans mes MIO.
- J’ai pas remis mon travail, Omnivox a planté, Monsieur…
- On n’a pas pu travailler en équipe : les deux autres ont laissé leur caméra et leur micro fermés.
Et tout à coup, le silence. Le trimestre s’achève. La correction commence.
À l’approche des Fêtes, je tiens à vous célébrer. À nous célébrer. À souligner notre résilience, notre créativité, notre débrouillardise et notre engagement indéfectible envers nos étudiantes et étudiantes.
Il est temps de se débrancher pour reprendre des forces et du courage. Pour savourer des moments en famille. Pour prendre l’air frais du large. Peut-être même pour se rappeler notre vie d’avant, quand nous étions jeunes et insouciants, et discuter d’autre chose que de zone rouge et de restrictions. Bref, pour décrocher. La situation est difficile : prenons soin de nous et de ceux et celles qui nous entourent.
Je profite de l’esprit des Fêtes pour oser une liste de vœux pour l’année 2021. J’ignore si le Père Noël lit La Riposte (ni, pour être honnête, s’il jugera que j’ai été gentille!), mais il doit bien y avoir un ou deux lutins qui nous suivent avec ferveur et qui lui partageront nos demandes…
Aux étudiantes et aux étudiants, je souhaite des contacts vrais et significatifs et la force de trouver leur compte dans cette expérience collégiale difficile. Nous serons là pour les accompagner et faire de notre mieux pour leur transmettre notre passion, même à travers le filtre de l’écran.
À nos directions, je propose de continuer à travailler ensemble afin de passer à travers cette épreuve plus unis et plus forts. Je leur souhaite aussi le courage politique de nous soutenir publiquement dans nos actions et de ne pas laisser leurs représentants à la table de négociation nous mépriser en leur nom.
À la trop discrète ministre McCann, je conseille de l’écoute, du respect et assez de nerf pour aller chercher des gains véritables pour le réseau d’enseignement supérieur.
À sa collègue la ministre Lebel, je transmets notre indignation devant l’attitude de ses représentants et représentantes au CPNC. Qu’elle soit inspirée par Scrooged et n’attende pas une visite des fantômes des conventions passées, présentes et futures pour se rendre compte de l’impact de ses gestes sur les conditions de travail des employées et employés de la fonction publique.
Aux enseignantes et enseignants, mais aussi à nos collègues professionnel(le)s et employé(e)s de soutien, je souhaite du courage et de la reconnaissance. D’une part, du courage devant un trimestre d’hiver qui s’annonce agité si les négociations n’apportent pas les résultats escomptés. D’autre part, de la reconnaissance des directions et du ministère,mais aussi entre nous. N’ayons pas peur de reconnaître l’exceptionnelle contribution de toutes et tous dans des conditions que nous n’aurions pas pu imaginer il y a moins d’un an.
En mon nom et au nom des membres du comité de coordination syndicale, je vous remercie de votre participation, de votre soutien et de votre présence, et j’espère vous revoir en pleine forme l’an prochain.
Salutations hivernales et syndicales!
Marie-Josée Boudreau, coordonnatrice