Le 5 octobre de chaque année, nous célébrons la Journée mondiale des enseignantes et des enseignants afin de remercier le personnel enseignant pour leur travail quotidien auprès des étudiantes et des étudiants. Cette journée fut établie en 1966 pour commémorer la signature de la Recommandation concernant la condition du personnel enseignant, adoptée par l’UNESCO1. Dans la quatrième partie du document consacrée aux Buts de l’enseignement et la politique scolaire, deux principes, à mon avis, méritent une attention particulière au Québec :
c) L’enseignement constituant un service d’une importance fondamentale pour l’intérêt général, la responsabilité devrait en incomber à l’État, à qui il appartient d’assurer un réseau suffisant d’écoles, une éducation gratuite dans ces écoles et une assistance matérielle aux élèves qui en ont besoin […] ;
d) L’éducation étant un facteur essentiel du développement économique, la planification de l’enseignement devrait faire partie intégrante de l’ensemble de la planification économique et sociale destinée à améliorer les conditions de vie.
Afin de satisfaire ces deux principes, il est impératif que chaque gouvernement fasse de l’enseignement une priorité budgétaire permanente en accord avec ce qui a été récemment affirmé par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)2.
Finalement, pour souligner notre magnifique profession et l’importance des deux principaux acteurs impliqués, c’est-à-dire, l’enseignant et l’élève, j’aimerais partager un extrait du livre Le prophète, de l’écrivain et peintre d’origine libanaise Khalil Gibran, concernant l’enseignement :
« Un professeur dit alors : Parlez-nous de l’Enseignement.
Il répondit :
Nul ne peut révéler quoi que ce soit sinon ce qui gît déjà, à moitié réveillé, dans l’aube de ton savoir.
Le professeur qui marche à l’ombre du temple, parmi ses disciples, ne dispense pas sa sagesse, mais plutôt sa foi et son amour.
S’il est sage, il ne t’ordonnera pas d’entrer dans la demeure de sa sagesse, mais te conduira plutôt au seuil de ton propre esprit.
L’astronome te parlera peut-être de sa compréhension de l’espace, mais il ne saurait donner cette compréhension.
Le musicien te chantera peut-être le rythme qui sous-tend l’espace universel, mais il ne saurait t’offrir l’oreille qui repère ce rythme, ni la voix qui le reproduit.
Et qui maîtrise la science des nombres peut disserter sur les domaines du poids et des mesures, sans pouvoir t’y conduire. Car la vision d’un homme ne prête pas ses ailes à un autre.
Et de même que chacun d’entre vous se dresse seul dans le savoir divin, doit rester seul dans sa connaissance de Dieu et sa compréhension de la terre. »
_______________
Notes
- Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Recommandation concernant la condition du personnel enseignant, adoptée par la Conférence intergouvernementale spéciale sur la condition du personnel enseignant, Paris, octobre 1966, p. 4, [En ligne]. Adresse URL : http://www.unesco.org/education/pdf/TEACHE_F.PDF, page consultée le 24 aout 2018.
- Centrale des syndicats du Québec, « L’enseignement supérieur doit être une priorité budgétaire permanente, selon la CSQ », 20 août 2018, En ligne]. Adresse URL : http://www.lacsq.org/actualites/toutes-les-actualites/nouvelle/news/lenseignement-superieur-doit-etre-une-priorite-budgetaire-permanente-selon-la-csq/, page consultée le 11 septembre 2018.
- GIBRAN, Khalil. Le prophète, Éditions Mille et une nuits, 1994, 95 p.